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L'objectif central de notre projet est de stimuler la conversation autour du rôle que devrait jouer l'éducation au sein de la société québécoise.

En nous inspirant de l'ouvrage de Théodore Zeldin* sur les nouveaux défis de la conversation, nous essayerons « de comprendre comment la conversation change notre façon de voir le monde, puis le monde lui-même. [ ... ] De tout temps, les puissants ont su qu'ils étaient menacés par la conservation, si bien que dans le cours de l'histoire, le monde a la plupart du temps été gouverné par le discours de l'intimidation ou de la dérobade.»

En ce sens, la conversation doit être créatrice. L'idée A entrelacée à l'idée B doit avoir la possibilité de faire naître une idée C, D ou Z ! L'objectif est de dénuer la conversation de l'égo qui campe les intervenants d'un côté ou de l'autre sans faire de place à une réelle rencontre.

Sans dénigrer les vertus de l'introspection, nous devons être en mesure d'évoluer par la découverte des autres. Nous désirons sortir de notre complaisance personnelle pour découvir «l'égale dignité» de chaque être humain par la conversation.
«La conversation développe l'égalité».

Zeldine déplore le fait que les gens ont de plus en plus tendance à se spécialiser pour réussir leur carrière au lieu de tendre vers un savoir pluriel et général. La conversation entre les différents acteurs de la société doit être mise de l'avant pour défaire cette tendance réductrice du potentiel humain.

Pour ce faire, il faut transformer le ton de la conversation conventionnelle. Penser par soi-même est l'un des premiers pas à effectuer pour y parvenir. Ainsi, une personne timide peut enrichir une conversation considérablement si elle est fidèle à ses idées. Un grand bavard qui prend la parole plus souvent qu'à son tour peut nuire à l'authenticité d'une conversation en y cherchant un gain personnel, en n'étant pas lui-même. Le silence peut aussi devenir une source de conversation avec soi-même très enrichissante.

La conclusion du livre de Zeldin touche particulièrement notre projet. Elle rend notre voyage pertinent et urgent. Je vous laisse la savourer comme nous l'avons fait. 

«J'espère que le siècle prochain sera plus aventureux. L'avancement personnel ou la respectabilité ne peuvent plus être l'objectif principal de la conversation. Ce qui manque au monde, c'est le sens de l'orientation, car nous sommes débordés par les conflits qui nous entourent comme si nous marchions dans une jungle sans fin. J'aimerais que certains d'entre nous lancent des conversations qui dissipent les ténèbres, et les mettent à profit pour promouvoir l'égalité, pour nous donner du courage, pour nous ouvrir aux étrangers et, plus particulièrement, pour refaçonner notre monde du travail de manière que nous ne soyons plus isolés par notre jargon ou notre ennui professionnel.
Voilà ce que j'appelle la Nouvelle conversation.
[...]

Personnellement, je crois que nous devrions entamer cette aventure en aidant les jeunes à échapper au carcan des formations et des emplois spécialisés pour devenir des généralistes, et en donnant aux plus âgés davantage d'occasions de partager leur expérience avec la jeunesse pour faire échec à la coupure entre les générations et au morcellement du savoir.»

C'est dans cet état d'esprit que les Échassiers réaliseront des ateliers de conversations  avec Marie-Josée Roy de Muse Connexion (www.museconnexion.com). Nous indiquerons les dates et les lieux en ligne dès que nous aurons communiqué avec les villes et villages où il sera possible d'organiser un atelier.

*Philosophe, historien et sociologue, Théodore Zeldin enseigne à Oxford en Angleterre.

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